• LES RÉPÉTITIONS

    Chaque semaine, un élève rend compte de nos expérimentations sur le plateau, de nos questionnements...

    13 sept / 20 sept / 27 sept / 4 oct / 11 oct / 18 oct / 15 nov / 22 nov / 29 nov / 6 déc / 13 déc / 3 janv / 10 janv / 17 janv / 24 janv /       31 janv / 7 fev / 6 mars / 13 mars / 20 mars / 27 mars / 3 avril / 2 mai




  • Devant la parole de Valère Novarina

        Imaginons…

        Nous aurions eu la chance d'avoir eu en notre compagnie Valère Novarina, célèbre auteur, metteur en scène et peintre. Celui-ci aurait pu nous accorder 3 heures de son temps pour assister à notre séance et nous dire son opinion sur  notre méthode de travail et la façon dont laquelle nous avons abordé son œuvre pour notre mise en scène. Je vous ferais part ci-dessous de ses commentaires.

         «Tout d'abord j'ai trouvé très intéressant le fait que vos échauffements portent sur un de mes textes(Devant la parole). La diction est une notion très importante au théâtre. Tout part de la diction. Il faut être clair pour captiver le spectateur et lui donner envie d'écouter. En outre, travailler cette diction sur un texte portant sur la nature des mots et du langage est important pour comprendre les bases de mon théâtre. Effectivement, «les mots en savent sur le langage plus que nous. Ils savent qu'ils sont échangés entre les hommes comme des offrandes et des danses mystérieuses». Les mots permettent de transmettre nos impressions, émotions et ressentis. La parole quant à elle est  «notre chair spirituelle, la matière de notre esprit» (p.15). Elle est le langage des humains servant à communiquer la pensée.

        Ensuite, vous avez procédé au repérage de quelques textes de L'Acte inconnu, dans le but d'effectuer  un montage, je crois. Vous avez débuté  avec «Visite» p.50 (Acte I scène4) dont vous voulez faire une scène collective. LE COUREUR DE HOP, comme sont nom l'indique peut courir ou du moins être vif. Lorsqu'il indique les villes comme la ville de U ou la ville de Trompeville il doit être précis sur l'endroit où elles sont, pour transmettre au spectateur une indication. Ainsi, les mots sont comme des flèches lancées aux spectateurs. Les autres personnages qui sont sur scène dégagent de l'énergie par leur regard et leur attitude, même si ils sont statiques. Ils accompagnent LE COUREUR DE HOP par leur présence.

        Lorsque vous avez attaqué la «Scène des degrés» p161 (ActeIV scène4), vous avez fait de  L'HOMME NU le gardien du cimetière, le «maître de cérémonie». JEAN QUI CORDE est le fantôme de son personnage en quelque sorte. Il est determiné à planter son citronnier sur sa propre tombe. Il faudra donner vie au personnage d'abord par la voix puis par la gestuelle. En ce qui concerne les accessoires, vous avez pensé à utiliser un carton en forme d'arbre qui servirait à la fois de citronnier d'une face et de masque d'acteur de l'autre. Cela serait donc un accesoire multifonction et un bon appui de jeu. Les objets sont pour moi, très importants en effet, ce sont des signes mystérieux, des rébus à déchiffrer.

        En ce qui concerne le passage du CHANTRE 2 dans les «Séquences chaotiques» p.54 (ActeI scène6), c'est une scène racontant une guerre. Vous avez donc pensé à afficher une carte  pour faire vivre les guerres, notamment les stratégies des uns et des autres. Eventuellement mettre contre un mur une plaque d'ardoise ou un carton avec de la peinture ardoise dessus. Ou alors que le panneau d'affichage soit tenu par des personnes. LE CHANTRE 2 nous raconte une épopée : il faudra donc du souffle et que les gestes suivent. C'est à dire faire des gestes amples et démesurés.

        Enfin, la dernière scène à laquelle j'ai pu assister était «L'interprétation des rêves» p.140 (Acte III scène8). J'ai remarqué l'investissement des trois acteurs qui ont fait leur propre proposition. Cependant après avoir raconté son propre rêve, RAYMOND DE LA MATIERE met de la distance face aux deux CHANTRES. Il devient une sorte de psychanalyste. Par rapport à la mise en scène, le dispositif en arc en cercle ne permet pas de porter les visages aux spectateurs et donc les visions portées par les mots. Quand RAYMOND DE LA MATIERE se réveille, s'il hurlait cela pourrait accentuer le fait qu'il fait un cauchemar et par la même occasion surprendre ses partenaires et tous les spectateurs. Vous avez pensez à ajouter trois draps blancs pour les trois personnages. Cela renverrait directement à l'univers du rêve par le fait de dormir. Ces draps pourraient être accrochés en hauteur et vous y projetteriez des images fantasmagoriques.

        Cela m'a vraiment fait plaisir d'avoir pu partager une séance avec vous et surtout de voir de quelle manière vous avez approché mon œuvre. Ce n'est que le début et il vous reste encore beaucoup de travail. Surtout ne vous relachez pas, apprenez le texte, travaillez bien sur les mots  et leur diction. Bonne continuation à vous.»

    Propos recueillis par Mathilde SORHAINDO


  • Chers lecteurs et lectrices,

       Pour cette 450ème apparition du célèbre magazine de théâtre, j’ai été choisie pour expliquer l’œuvre que nous travaillons avec ma troupe de théâtre. En effet, nous sommes sur un texte, assez compliqué à aborder Valère Novarina ! Mais, toute la troupe se donne à 100% pour réaliser à bien ce projet. Il y avait une surprise au programme pendant la séance du 11 octobre 2011. En effet le metteur en scène voulait que l’on se rende compte de l’espace et elle nous a donc amené dans un endroit célèbre pour toute troupe de théâtre La Coupole ! Vous connaissez certainement, c’est un endroit tellement magique et fort en intensité. Pour cette séance, le metteur en scène Madame Vibert nous a fait faire un échauffement différent de ce que l’on faisait d’habitude. Afin qu’on puisse se rendre compte de cet espace, elle nous a fait déplacer sur la scène, puis on s’est mis en cercle pour sortir notre voix avec plusieurs émotions et intensités. La troupe s’est vraiment appliquée. Lorsque le deuxième metteur en scène arriva, Cécile, nous nous sommes mis rapidement au travail.

    Notre scène page 140 de l’Acte Inconnu « L’interprétation des rêves » Le metteur en scène nous a aidées à nous concentrer et à nous centrer un objectif.  Nous avons commencé à jouer, j’étais avec deux de mes camarades, s’appelant Louison et Manon. Celles-ci ont tout données afin que cela soit parfait. Dans l’ensemble, Madame Vibert et Cécile nous ont complimentées pour le travail fourni. Manon devait faire comme un psychanalyste qui analysait nos rêves.

       Elle aurait du sortir plus sa voix car nous étions dans un énorme espace, et faire plus le psychanalyste, pas la simple petite fille du début comme nous en avions eu l’idée. Notre objectif dans cette séance, c’était savoir si ou non si on devait utiliser un rétroprojecteur et dans quel intérêt ? En effet, pour expliquer nos rêves à notre public futur, on s’est demandé comme nous pourrions faire, et les metteurs en scène ont eues l’idée de rétroprojecteur, qui n’est pas si difficile à représenter. Il nous faudrait un drap blanc et un camarade de classe notamment Julien pour nous représenter les rêves. Donc, nous sommes restées sur la question du rétroprojecteur.

      Puis nos camarades ont travaillé une autre scène : Heather, Farokh, Dylan et Julien page 70 de notre livre. La scène est compliquée mais très comique, elle s’appelle « Epave d’une maison » C’est l’histoire d’une famille, de parents d’un enfant, et d’un chien. Celui-ci, je le jouais. C’est un rôle assez comique, mais il ne faut pas avoir peur du ridicule si nous jouons ce rôle. La scène commence assez bizarrement. En effet, la mère dit « nous étions deux, et nous avons fait un troisième pour nous l’épingler au mur ». Ensuite vient, la chanson de l’enfant joué par Farokh. Madame Vibert, après avoir vue l’effort de la comédienne pour avoir appris la chanson, souriait et Cécile riait. Elles donnaient des conseils pour le petit chien que je jouais, et pour les parents, comme par exemple secouer la tête quand leur enfant chantait. Ces comédiens ont également progressé très eux aussi. Cette séance a été très bénéfique pour eux. Je les félicite !

       Une autre œuvre vient s’ajouter sur notre projet de spectacle que nous avons fait en début de la séance en guise d’échauffement Elle s’appelle Devant la Parole, page 18. Tout d’abord, Devant la Parole, c’est une œuvre sur la parole, et non pas une pièce de théâtre. Il fallait apprendre une phrase, ou tout du moins le comprendre et le donner au public comme moi où ma phrase était « par la parole, la matière est ouverte, percée de mots, le réel s’y déplie ». Si nous n’étions pas impliqués, ou si nous ne donnions rien au public, on recommençait jusqu'à ce que ce soit bon. Évidemment, certains se sont améliorés, certains se sont impliqués et certains se sont reposés sur leurs lauriers. Notre troupe est un ensemble inégal, pas toujours soudé, où certains ont parfois du mal à se mettre au service du groupe. Ce qui est vraiment dommage pour le théâtre. On a recommencé en courant et en lançant nos phrases comme les slogans.

       Par la suite, nous avons fait deux scènes collectives pour finir sur une note positive.  Nous avons commencés par une scène où je jouais également, qui est « Salut à l’espace » page 52. Cette scène, à des avantages comme jouer tous ensemble sur le plateau mais encore l’intérêt de cette scène qui nous amène à réfléchir sur le monde en elle-même et de quoi il est fait. L’intérêt de le faire dans une grande salle de théâtre, c’est justement se rendre compte de cet espace qui nous ait garanti. Nous avions plusieurs choses à faire comme certains qui remettaient les rideaux, puis moi qui devais nettoyer le sol … C’est une scène où il faut vraiment se rendre de l’espace qui nous ait donné et autour de nous. Cependant, dans cette scène, nous ne sommes que quatre à avoir du texte. Mais également elle a été très difficile à organiser, puisque nous devions tous faire quelque chose, et moi je devais parler en plus. C’est très dur de faire les deux à la fois, sachez le. Alors si vous avez le moindre souci avec ça, je vous conseillerais si vous deviez bouger et parler, c’est de vous arrêter, regarder intensément le public, en oubliant tout ce qui se passe autour de vous, et de dire votre texte ou la phrase que vous avez à dire.

    Enfin, nous avons terminés par une deuxième scène collective qui se nomme « Kyrielle » page 180 de l’Acte Inconnu. Cette scène n’est que dans la 1ère version éditée chez P.O.L, qui comporte une liste d’animaux, et est également très difficile à jouer, puisque Novarina invente, comme vous le savez, sa propre langue, donc les animaux qu’il choisit, sont très compliqués à prononcer comme l’holothurie, ou encore le sphénodon. Cette scène a été source de conseils, comme par exemple enchaîner le nom des animaux pour ne pas avoir le rythme qui retombe. De plus, cette scène a été très bien jouée par tous.

    En conclusion, je pense que les deux metteurs en scène étaient vraiment ravis de notre travail et s’émerveillaient par moment. Alors amateurs de théâtre si vous me lisez, sachez que le théâtre de Novarina est là pour nous vider la tête, mais  il faut prendre cela au sérieux, et surtout ne pas avoir peur du ridicule !

    Votre fidèle lectrice et amatrice de théâtre

    Manon Thomas TL


  • Diagnostic psychiatrique du 18 Octobre 2011

               Au début de la séance, le docteur Marion Suzanne explique le fonctionnement du centre de redressement pour les acteurs devenus fous à la façon d'Hamlet, qui à trop jouer la folie a été gagné par elle. Le programme d'aujourd'hui se déroulera en deux temps. Pour commencer, les malades passeront tour a tour pour parler de leur ressenti sur le texte d'Hamlet pour nous donner une idée de la cause de leur folie ; puis nous en ferons passer certains pour connaître leurs aptitudes de guérison par le jeu. Le docteur Suzanne exige des patients qu'ils oublient les mises en scène vues auparavant.

               Les patients semblent tous être atteints d'une folie qui est venue lorsqu'ils ont joué Hamlet de façon trop aliénée : oublier son caractère lucide et simulateur est une manière d’adopter l’aveuglement dont sont victimes les autres personnages de la pièce. Privilégier l’équilibre mental du Prince du Danemark comporte comme conséquence de faire de l’aliénation indéniable du personnage une marginalité supérieure plutôt qu’une faiblesse d’esprit : "Il n’est pas fou, mais la pression qu’il supporte lui laisse penser qu’il pourrait l’être" pense John Caird, et les acteurs ont sûrement, à force d'entrer dans le rôle, développé la même forme de démence.

                Plusieurs idées de scénographie sont évoquées, comme de jouer dans un huis-clos aux murs blancs comme dans un asile. Des images d'archives (comme des photos de la France ou de l'Angleterre lorsque les personnes y sont) pourraient être projetées sur les murs afin de donner une impression de déplacement; car on ne peut pas traiter de tous les sujets. L'idée que ce ne soit pas Hamlet qui soit fou est proposée et est retenue par les acteurs qui lors de leurs premières interprétations n'avaient pas pensé à cette option, ainsi la pièce prendrait une autre allure. Le docteur Suzanne conseille aux acteurs de relire la pièce avec attention afin d'être plus précis sur ce qu'ils souhaitent jouer, imaginer un physique ainsi que les pantomimes à avoir, les costumes à porter, et surtout les thèmes récurrents, sans oublier qui parle à qui et qui rencontre qui; une enquête salvatrice pour tous les patients.

               C'est l'heure des exercices quotidiens. Plusieurs malades vont venir sur le plateau afin que nous les testions. Un récitant lira et l'autre interprétera le rôle. Nous leur proposons de jouer l'Acte II, scène 1 lorsque Ophélie rend compte de la démonstration de la folie d'Hamlet. Ce passage est intéressant car on y voit les manifestations de la folie, sous forme d'une description détaillée: "Pâle comme son linge, les genoux qui s'entrechoquaient et la mine aussi pitoyable que l'enfer" ou encore "il m'a regardé au visage aussi fixement que s'il eût voulu me peindre. Il est longtemps demeuré comme cela." Le but étant de montrer aux patients leurs symptômes afin qu'ils en prennent conscience et reviennent à la lucidité, cet exercice est comme un miroir révélateur, un miroir "où vous pourrez plonger, jusqu'au fond de vous" comme dit Hamlet.

    Propos recueillis par Manon Bernard, TL




  •     Aujourd'hui, nous pénétrons à Thriller Bark, dans l'étrange manoir du Docteur Hogback, où d'innommables expériences ont lieu la nuit. A l'intérieur du manoir, d'étranges phénomènes se produisent dès notre arrivée. Nous observons à travers une fenêtre : une troupe d'environ treize spectres tourne autour d'un amas de chaises, et quand l'un d'entre eux pousse un cri à glacer le sang, ils montent tous en même temps sur les chaises et restent pétrifiés. Et à chacune de ces rondes occultes, les chaises disparaissent une à une. Jusqu'à ce qu'il n'en reste plus que trois pour les treize créatures malfaisantes. Nous sommes terrifiés à l'idée de voir autant de monstres informes sur si peu de chaises. Ils ont déployé une énergie phénoménale pour maintenir un équilibre parfait, ces incantations sont si puissantes que nous les ressentons, nous spectateurs. L'union de ces êtres dans cette activité dégage une aura de pouvoir effrayante.

         Ensuite, ils font ce qu'ils appellent – d'après ce que nous avons entendu - «la kyrielle», c'est un agrégat de suite de mots, désignant une liste d'animaux inquiétants. C'était incohérent, bizarre tordu, glauque dans tous les sens du terme. Une fois ce rite accompli, ils utilisent la télékinésie pour déplacer les chaises et les les bancs pour former ce qui ressemble à un dispositif quadrifrontal avec une scène étroite au milieu. [les bonnes mœurs m'interdisent de vous faire une représentation graphique des symboles cabalistiques que comporte cette scénographie.] Pour vous donner une idée, cela ressemblait à un théâtre élisabéthain.

        Et là, là! Ils jouent Hamlet, mais pas n'importe quel passage, non ! Les conseils aux acteurs, préparant là encore une sorte de rituel ou complot étrange !

        C'était en fait un entraînement pour ensuite jouer des extraits. Tout d'abord l'Acte I, Scène 2, avec le discours de Claudius, l'usurpateur de trône et les réticences d' Hamlet, le prince sanguinaire simulant la folie. Ensuite, l'Acte II, Scène 1, où l'innocente Ophélie raconte la soudaine folie d' Hamlet à Polonius le sombre lâche. Suivi de l'Acte III, Scène 4, avec les violentes reproches d' Hamlet à sa mère Gertrude la traitresse, ainsi que l'apparition du Spectre mystérieux et la mort de Polonius. Enfin, ils terminent avec l'Acte IV, Scène 1, avec la rencontre de Hamlet et du Fossoyeur dans l'obscur cimetière.

        Cette cérémonie, prélude à l'ouverture des portes de l'Enfer, dure environ trois heures. Il est minuit, la sombre horloge retentit au loin, et les esprits disparaissent sous nos yeux ébahis, puis, plus rien...

    Robin  HUARD, TL


  • Un entomologiste célèbre voyage pour trouver de nouvelles formes d’insectes afin de créer de nouvelles espèces. Il y a quelques mois, il a démissionné car il se dit « traumatisé » par  son voyage. Il se précipite pour rentrer et  raconter à sa femme ce qui lui est arrivé. Aujourd’hui, elle nous donne les raisons de sa démission.

    Arrivé au Québec, où l’on trouve différents espèces d’insectes et d’arthropodes, mon mari visite un Insectarium. Il tombe dans une salle dérobée, sombre et lugubre au fond de l’Insectarium. Il découvre des animaux vivipares et ovipares dont le corps est divisé en trois parties (tête, thorax, abdomen). Ils ont trois paires de pattes et ils portent des ailes. Ils respirent pas la trachée et ils ont subi des métamorphoses. Mon mari me dit :

    « C’était des scolopendres, ténia ou encore des cistudes… Ceux-ci n’étaient pas des insectes ordinaires. Ils parlaient, pensaient et respiraient ! Ils essayaient de s’élever à la grandeur de l’homme. Plus ils étaient gros, plus j’ouvrais grand les yeux. J’ai étudié chacun de leurs comportements. Au début, ils étaient tous éparpillés, puis, petit à petit ils se rassemblaient et se mettaient en rond. Comme s’ils faisaient une réunion. Ils produisaient des sons bizarres (italienne), en rythme, chacun leur tour « scolopendres, ténia, cistudes, daphnie, la coccinelle… » et recommençaient du début dès que le rythme était rompu.

    Certains d’entre eux m’intriguent fortement, ceux se trouvant au fond de la salle. Ils étaient une quinzaine, treize plus exactement ! En regardant attentivement, j’ai remarqué qu’il y avait deux insectes de chaque côté, puis tout un groupe au milieu, qui toutes les deux secondes changeaient de positions ce que je trouvais vraiment surprenant. Ils n’étaient pas tous synchros, certains étaient lents et d’autres énergiques. Puis en écoutant soigneusement, j’entendis les quatre insectes devant eux qui parlaient. C’était hallucinant ! J’avais du mal à les entendre car ils ne parlaient pas assez fort. C’est par la suite que j’ai réalisé qu’ils donnaient des ordres aux autres.

    Le soir même, en me couchant je n’ai cessé de repenser à tous ces insectes étranges. Je n’avais presque pas dormi de la nuit, je me suis beaucoup informé, et j’ai cherché sur des sites d’où ils pourraient provenir.

    Le lendemain, j’ai décidé de me rendre encore une fois dans cette salle mystérieuse. J’ai constaté qu’une grande partie s’étaient échappés. J’ai été choqué par leurs grands changements. Toutes les bestioles portaient désormais des habits ! (costumes) Il n’y avait pas que ça qui m’avait surpris. Ils étaient tous aussi grands de moi ! Comme des humains ! Ils avaient évolué en une nuit seulement. Comme l’autre jour, plusieurs petits groupes répétaient. Comme des sortes de scènes théâtrales. Suis-je devenu fou ? Cependant un seul groupe était au fond de la salle comme l’autrefois. Ils avaient des cartons sur la tête. Ils bougeaient comme des robots et me faisaient penser aux journalistes à la télévision. Pendant plus d’une quinzaine de minutes, ils refaisaient toujours les mêmes gestes. Ils avaient des voix monotones. C’était vraiment ennuyeux ! Soudain, j’entendis quelques petits bruits dans la salle d’à côté. Jai jeté un coup d’œil par celle-ci et j’aperçois que les autres insectes s’étaient réfugiés dans cette salle. Ils portaient eux aussi des vêtements, ils étaient aussi grands que les autres et eux aussi répétaient des scènes. Il y a eu une très grande évolution par rapport à la veille. Ils étaient désormais synchros, énergiques et puissants. Etais-je devenu fou ? Si ça se trouve, d’autres insectes semblables à eux se sont déjà échappés et errent dans la nature. Ils vont bientôt nous attaquer ! ».

    A partir de ce jour-là, j’eus peur de mon mari car il avait violemment changé.

    Actuellement, nous cherchons encore si ces espèces existaient vraiment. Comment est-ce possible que des insectes inventent un langage proche de celui des humains ?

    Heather Jacquier, TL